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Les bénéfices environnementaux de l’irrigation gravitaire, L'exemple de la Crau

IWRA World Water Congress 2008 Montpellier France
1. Water availability, use and management
Author(s):
Jean-Luc SAOS* * UMR G-Eau - IRD (Institut de Recherche pour le Développement), BP 64501 Montpellier cedex 5, saos@msem.univ-montp2.fr François CHARRON** ** UMR G-Eau - Montpellier SupAgro, Domaine du Merle route d’Arles 13300 Salon de Provence, Franco

Keyword(s): Irrigation gravitaire, recharge de nappe, gestion d'irrigation
Poster: PDF

AbstractL'irrigation gravitaire par ruissellement – submersion est une pratique traditionnelle très ancienne et très largement répandue. C'est une méthode très consommatrice en eau, qui est depuis quelques années très décriée. On lui reproche un "gaspillage" des ressources en eau, car seule une très faible part des très forts volumes d'eau mobilisés est réellement consommée par les plantes cultivées. On oublie souvent de mentionner que la plus grande part, non consommée par les plantes, est restituée au bassin versant par écoulement vers les exutoires (marais, étangs) et surtout par infiltration vers la nappe souterraine. Cette très grosse partie des quantités "perdues" permet un certain équilibre environnemental comme le maintien de zones humides, de la biodiversité et surtout la recharge de la nappe souterraine (par ailleurs, très largement exploitée). Un programme de recherche sur les flux d'eau en irrigation gravitaire en Crau mené sur une exploitation agricole pilote de 400 ha (le Domaine du Merle) a permis de quantifier de manière précise, aussi bien en surface qu'en profondeur, les flux d'eau générés par l'irrigation gravitaire traditionnelle des prairies de foin de Crau (AOC), flux dans les canaux de transport et de distribution, parcelles, calans, flux dans le sol et flux vers la nappe souterraine. Le choix méthodologique a été d’instrumenter des parcelles expérimentales représentatives (enregistrement des flux d’eau de surface entrants et sortants, des tensions et teneurs en eau dans le sol) et de faire un suivi sur plusieurs cycles annuels. Les résultats montrent que 24 à 28 % de l'eau apportée à l'exploitation agricole sont réellement consommés par la culture et plus de 72 % s'infiltrent pour recharger la nappe souterraine. Les données recueillies ont été utilisées pour le calage d’un modèle d’écoulement et de bilan hydrique, outil qui devrait permettre d’améliorer la gestion de l'irrigation, l'efficience de l'arrosage et le temps de travail de l'arroseur, tout en respectant les pratiques culturales traditionnelles. Cette étude confirme la large part des flux d’eau restitués au milieu naturel et montre le rôle primordial de d'irrigation gravitaire dans la recharge de la nappe souterraine. Une économie des apports en eau gravitaire (pour une préservation de la ressource amont), entraînerait une baisse des apports à la nappe et donc une baisse inexorable de la ressource en eau à l'aval qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'écosystème et les utilisateurs en aval. Un changement des pratiques culturales induirait un changement radical d'un système original complexe (ressource > usage > ressource > usage) qui fonctionne depuis plusieurs siècles.
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