Programme Poster session 1 abstract 765
Le lac de Guiers (Sénégal)
Author(s): Problématique d’un lac sahélien aux multiples
enjeux
Author(s): Awa Niang Fall, Alioune Kane
Ecole Doctorale Eau, Qualité et Usages de l’
Eau
UCAD - Dakar
BP 5005, Dakar-Fann [Sénégal]
edeqe@yahoo.fr ; akane@ucad.sn
Keyword(s): lac de
Guiers, irrigation, eau potable, gestion
Article:
Poster:
Session: Poster session 1
Abstract Le
lac de Guiers est la plus importante réserve d’eau douce de surface du Sénégal. Situé au nord du pays, entre 15º
55' et 16º 23' N et entre 16º 04' et 16º 16' W. Le lac de Guiers occupe une étroite dépression longue de 50 km et
large de 7 km au maximum pour une profondeur moyenne 1,30 m. A la cote + 1m, la surface du lac est de 240 km²
pour un volume moyen de 390 millions de m3 ; il atteint une superficie de 300 km² à la cote + 2 m soit un volume de
600 millions de m3 d’eau douce.
Partie intégrante du système du fleuve Sénégal, en dépend pour son remplissage,
il est de ce fait tributaire de son évolution. Avant la mise en fonction des barrages sur le fleuve Sénégal, le lac
subissait annuellement une importante exondation de ses rives, permettant du coup la pratique de la culture de
décrue. Cependant, cette période a été marquée par des épisodes d’assèchement du lac, semant la faim et la
désolation dans la région.
Depuis l’avènement des barrages, les hauteurs d’eau dans le Guiers se sont nettement
améliorées avec comme corollaire l’adoucissement progressif des eaux. Ainsi, la minéralisation du lac a diminué de
50 %, de même que la salinité
La particularité du lac de Guiers lui vient des multiples usages, souvent en
compétition, qui se développent sur son pourtour. En plus des activités socio-économiques traditionnelles telles que
la pêche, l’agriculture et l’élevage, le lac est également le siège d’une intense culture de canne à sucre pour la
production du sucre à l’usine de Richard-Toll. Le lac sert également de zone d’épandage des résidus de drainage
des périmètres sucriers posant un véritable problème environnemental.
De plus, l’amélioration des remplissages du
lac a fait que les populations se sont aujourd’hui résolument tournées vers l’irrigation, mais une irrigation anarchique
source de multiples conflits. Depuis 1988, les périmètres irrigués se sont multipliés autour du lac ; il s’agit d’une
irrigation rudimentaire, sans système de drainage et qui utilise beaucoup d’intrants chimiques.
A un autre niveau, la
fourniture d’eau potable pour l’agglomération dakaroise a placé le lac au centre d’un véritable enjeu national avec
environ 30% de l’eau consommée à Dakar. L’eau est pompée et traitée sur place aux usines de Gnith et de Keur
Momar Sarr, puis envoyée à Dakar par conduite forcée.
Malgré les importantes potentialités, les populations
riveraines du Guiers sont restées foncièrement pauvres, vivant pour l’essentiel dans des conditions sanitaires
précaires, sans accès à l’eau potable ni système d’assainissement.
De nombreuses études ont été menées sur le
lac avec comme résultat une bonne connaissance du fonctionnement hydrologique et physico-chimique de la masse
d’eau. Le constat majeur est la nécessité de mettre en place une véritable gestion concertée du lac de Guiers,
compte tenu des multiples enjeux. Des avancées ont été réalisées, surtout avec la réflexion autour d’un Plan de
Gestion du lac. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour le bien être des populations riveraines.