Programme Poster session 4 abstract 618
La gestion de la ressource en eau face aux contraintes climatiques en
moyenne montagne cristalline
Author(s): (Pays du Gier, Velay des Trois Rivières, Parc Naturel Régional du Pilat)
Author(s): Yohann
Benmalek
Keyword(s): interface nature-sociétés, moyenne montagne
cristalline, sécheresses annuelles et pluriannuelles, milieu rural, qualité de l'eau
Session: Poster session 4
Abstract Le Global Warming est souvent évoqué à l’échelle mondiale. Il se décline pourtant à
l’échelle locale. A cette échelle, nous disposons d’une base de données climatologiques qui s’enrichit
quotidiennement. Elle nous permet de retracer l’histoire du climat, sur un ou plusieurs massifs de moyenne montagne,
depuis 1946 grâce au réseau de stations de Météo France mais aussi grâce à la mémoire locale. La santé du milieu
aquatique est influencée aussi par les activités humaines qui évoluent et qui en dépendent.
En quoi le changement
climatique est-il une réalité concevable sur une moyenne montagne cristalline et rurale ? Si ce changement climatique
est envisagé, quel est son impact sur la ressource en eau ? Quelle est la disponibilité future de la ressource en eau et
l’adaptation de la population locale face au changement climatique ?
Les relevés de températures, de
précipitations – dont l’enneigement -, la mémoire collective, les épisodes de sécheresses et d’inondations, les relevés
de débits du RNDE, les mesures de qualité de l’eau des services sanitaires départementaux constituent des
informations essentielles pour comprendre l’évolution du climat sur les Monts du Lyonnais, le Pilat et le nord-est de
la Haute-Loire au cours des dernières décennies. Elles sont importantes pour envisager l’avenir. Comment
interpréter les prévisions réalisées par les spécialistes à l’échelle d’un tel territoire ?
Depuis 1965, les températures
ont tendance à augmenter en deçà de 700 mètres d’altitude. La variation interannuelle peut dépasser 2°C. Depuis
1973, sur les Monts du Lyonnais et le Pilat, la pluviométrie augmente légèrement. Les variations interannuelles
peuvent atteindre 500 mm. A Andrézieux-Bouthéon (400 mètres d’altitude), la pluviométrie est en légère diminution.
Juin et août, mois les plus arrosés, connaissent la diminution la plus importante depuis 1973 (de 90 à 70 mm).
Les
effets de la hausse des températures et des variations de précipitations se ressentent sur la ressource en eau. Les
débits des cours d’eau diminuent depuis 1976. Les cours d’eau de la Haute-Loire, Dunières et Lignon, sont
sensibles aux effets du climat. La qualité des cours d’eau est plus sensible aux rejets des activités humaines qu’aux
fortes températures. Les associations de protection de l’environnement et le secteur de la pêche s’inquiètent pour la
population piscicole.
Depuis 1976, les épisodes de sécheresse annuels – 1976, 1982, 1997, 2003 – et
pluriannuels – 1984-1986, 1989-1991 – et les fortes crues – 1980, 1996 et 2003 – sont fréquents. Est-ce une plus
forte occurrence de ces phénomènes ou la démonstration que le dispositif de transmissions d’informations sur le
territoire est plus performant ? Ne faut-il pas voir à travers la diminution généralisée des débits l’impact de l’
augmentation régulière de la population sur tout le territoire, à l’exception des anciennes vallées industrialisées et des
régions où l’altitude dépasse 1 200 mètres ?
Le réchauffement climatique est délicat à mettre en évidence à l’
échelle d’un tel territoire. Les variations climatiques entraînent des phénomènes, parfois excessifs, qui s’inscrivent
dans la mémoire collective. Cela dit l’impact d’une population d’origine citadine de plus en plus nombreuse inquiète
sur un secteur où les ressources en eau n’augmentent pas.